États-Unis USA Voyager en famille

Cap sur l’Arizona !

28 janvier 2018

En novembre 2017, j’ai eu l’occasion de passer quelques jours en Arizona en compagnie de ma fille de 11 ans grâce à une invitation de Visit Arizona. Récit d’une escapade à deux.

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Après un trajet de plus de cinq heures à bord du minibus de Detours of the west, nous voici enfin devant le Parc national du Grand canyon, créé en 1919 et où plus de 5,5 millions de visiteurs s’arrêtent chaque année. Quelques pas nous séparent de lui. Quelques petits pas et nous le verrons enfin…
Nos mâchoires se décrochent simultanément quand nous nous apercevons le canyon mythique, celui-là même où Thelma et Louise terminent leur course folle. Devant nous, des millions d’années d’histoire géologique exposées dans un tableau lunaire. Des couches de roches, des tons de rouge et de marron, des monts et des points d’exclamation. Beaucoup de points d’exclamation.
« WOW ! » s’écrie Maya la première. Je m’arrête brusquement, incapable de faire un pas de plus. On a beau l’avoir vu 1000 fois en photos et survolé en Cessna comme je l’ai fait il y a quelques années à partir de Las Vegas, rien ne peut nous préparer à tant de majesté. Insérez ici le cliché de votre choix : ils s’appliquent tous, de « vue à couper le souffle » à « paysage grandiose ». Le plus beau ? Selon l’endroit où on l’on se poste et le moment de la journée, il se transforme sous nos yeux, dévoilant ses multiples facettes. Oui, il faudrait être fichtrement blasé pour ne rien ressentir.
Nous pique-niquons non loin de l’entrée sud du parc national. « Quelle chance nous avons ! » Je répète cette phrase 10 fois, 100 fois, 1000 fois en écarquillant les yeux.

Touristes en mal de sensations fortes

Soudain, un homme agrippe son fils d’environ un an et demi par le bras et le suspend au-dessus du vide. Mon coeur s’arrête un instant, qui me semble interminable. Il rigole et ramène le bambin impassible sur la terre ferme.
Quelques minutes plus tard, une fille qui semble sortie tout droit d’un blogue de mode grimpe aux branches rabougries d’un arbre, de l’autre côté du muret, posant pour bien mettre en valeur son #OOTD*.  Tout sourire, elle semble ignorer totalement le danger. Elle a beau être un poids plume : elle reste plus lourde qu’un oiseau. Un tout petit « Crac ! » et elle se retrouverait au fond du canyon, avec la douzaine de touristes qui y périssent chaque année. Je ne peux réprimer un cri avant de détourner les yeux. Je l’aperçois quelques minutes plus tard quitter le site avec sa bande de copains.
Pendant la demi-heure où nous observons des scènes du genre, Maya et moi abusons des interjections, tantôt à cause de la beauté du paysage, tantôt à cause de la témérité des touristes. « Oh ! C’est hallucinant ! », « Ah! Elle va toooomber ! »…

Pique-nique avec vue !

Lipan Point

Nous marchons autour du canyon avant de reprendre la route avec notre guide, Jonathan, qui a grandi dans la région, et une dizaine d’autres touristes originaires du Canada et des États-Unis.
Prochaine escale : le Yavapai Geology Museum, qui permet de prendre la pleine mesure de l’incroyable oeuvre qui se trouve devant nous. Une maquette nous fait réaliser l’immensité du canyon, qui ‘étend sur environ 16 km de largeur et 446 km de longueur, avec une profondeur moyenne de 1 600 m. La gorge a été creusée par le fleuve Colorado. Ce n’est peut-être pas le plus grand canyon au monde, mais il reste sans aucun doute l’un des plus impressionnants.
Lipan Point, l’étape suivante, m’apparaît comme le meilleur point de vue pour se faire tirer le portrait. Ici, un sentier permet d’aller assez près du vide sans toutefois encourir de risque réel. Du moins… si l’on regarde où on met les pieds ! Encore une fois, mon coeur fait quelques bons en constatant l’inconscience de certains touristes.

Red mountain et Sedona

Le trajet entre Phoenix et le parc étant plutôt long, nous avons fait quelques escales en route. La première, à Red Mountain Sedona, m’a tout de suite propulsée dans un vieux western. Les notes du thème de « Le Bon, la Brute et le truand » jouaient en boucle dans ma tête…

Je serais bien restée toute la journée à croquer le paysage sous tous les angles possibles, mais il y avait encore tant à découvrir !
La visite de Sedona me laisse sur ma faim. Nous avons à peine eu le temps d’observer un rocher ayant la forme de Snoopy et Woodstock et de nous balader devant les boutiques de souvenirs qu’il faut déjà reprendre la route.
J’apprendrai plus tard en potassant mon guide Ulysse que la Chapel of the Holy Cross, l’une des icônes de la ville, a été complétée en 1956 par l’architecte Marguerite Brunswig Staude, une étudiante de Frank Lloyd Wright.

Red Mountain Sedona

Un  reportage publié dans Le Monde m’en dit aussi un peu plus sur sa réputation de capitale du New Age :

« Rien, semble-t-il, ne prédisposait cette charmante bourgade arizonienne blottie entre les falaises carminées de l’Oak Creek Canyon à devenir un repaire de doux dingues, aussi inoffensifs que nombreux. Jusqu’aux années 1950, l’endroit était essentiellement réputé pour la beauté époustouflante de ses paysages, dont la mémoire collective retenait qu’Hollywood y tourna maintes scènes de westerns dont le célèbrissime Johnny Guitar de Nicholas Ray.

Tout allait changer, pourtant, avec l’arrivée de Max Ernst, pape du surréalisme, qui s’installe à Sedona en 1946, avec sa compagne du moment, l’artiste Dorothea Tanning. Ernst n’a alors face à lui que l’immensité du désert peuplé des fantômes des Indiens, qui ont laissé dans les parages de nombreux pétroglyphes anthropomorphes. Sur une colline, il bâtit de ses mains une maison de bois qu’il habitera jusqu’en 1953, et y déploie son bestiaire insolite. Là, il crée même l’un de ses plus puissants chefs-d’oeuvre, Capricorne, une sculpture géante qu’il dresse, telle un totem, face à la vacuité du paysage. »

Aujourd’hui, à Sedona, on peut faire analyser son aura, suivre des cours de yoga ou carrément prendre part à une visite guidée visant à rééquilibrer notre énergie. Ce sera pour une prochaine fois… ou pas ! 😀

L’Apache Trail

Canyon Lake

L’Apache Trail, qui relie Apache Junction au Lac Theodore Roosevelt, n’est pas qu’une route : c’est carrément une région. Maya et moi partons l’explorer en compagnie d’une sympathique guide de Visit Mesa, en banlieue de Phoenix.
Sillonner les Monts de la Superstition amène quelques surprises, comme Canyon Lake, qui détonne dans ce secteur aride. Quoi de mieux qu’une croisière pour avoir un autre point de vue ? Nous montons à bord du Dolly Steamboat, le temps d’admirer le paysage… et de manger une quantité gargantuesque de pop-corn.

Chouette journée sur l’Apache trail! #VisitMesa #VisitArizona #presstrip

Une publication partagée par Marie-Julie G / Taxi-Brousse (@technomade) le

En empruntant la route 88, on croise d’anciennes mines d’or et des sites comme Goldfield, reconstitution d’un village minier en plein essor à la fin du XIXe siècle.
Il faut absolument y prendre part à une visite guidée pour comprendre le mode de vie et les légendes entourant cette époque. On apprend par exemple que les garçons pouvaient travailler dans la mine dès l’âge de 12 ans. L’info qui m’a le plus marquée : tous les jours, avant de quitter le site, les hommes devaient être fouillés par celui qu’on appelait « le chercheur ». Non, on ne fouillait pas que les poches… Considérant que « le chercheur » ne portait pas de gants et n’avait ni savon, ni eau à portée de la main, on ne s’étonne pas en apprenant que personne ne voulait être le dernier à sortir de la mine !

Goldfield, Arizona

Goldfield, Arizona

Goldfield, Arizona

Goldfield, Arizona

Passion saloons

J’ADORE les saloons et autres endroits qui me propulsent dans des décors de cinéma. Il n’est donc pas étonnant que je tombe sous le charme du Supertition Saloon de Tortilla Flat !
Des billets de banque tapissent les murs de ce restaurant très « bric-à-brac » et des objets de différentes époques décorent les lieux. J’aperçois une vieille affiche du Stampede de Calgary ! On y trouve des classiques de la cuisine américaines et mexicaines, comme de bons vieux hamburgers. Je garde un excellent souvenir du chilli – lui aussi gargantuesque – qui m’a plus que rassasiée.

Et Phoenix ?

Nous avons passé très peu de temps à Phoenix, privilégiant les excursions dans les environs. Ce n’est pas une ville qui se visite aisément à pied ou en transport en commun. J’avoue ne pas avoir été conquise par le peu que j’ai vu.
Malgré tout, un coup de coeur : le Musical Instrument Museum, où l’on peut entre autres voir le piano sur lequel John Lennon a composé Imagine. Ma salle favorite est celle où il est permis de jouer de différents instruments des quatre coins de la planète. Une visite fantastique à faire en famille !

Musical Instrument Museum

La guitare de Johnny Cash

Quel plaisir de frapper le gong !

Toujours à Phoenix, mention spéciale au restaurant mexicain Aunt Chiladas, non loin de l’hôtel Pointe Hilton Squaw Peek, où nous avons logé les premières nuits. On raconte qu’il serait hanté… Si c’est le cas, ils ont du goût, ces fantômes !
Qui veut une Margarita et des nachos ?

Aunt Chilada’s

* OODT = Outfit Of The Day. Mot-clé surutilisé par les fashionistas sur Instagram. 😉

Pratico-pratique :

  • Entre le 22 février et le 28 mai 2018, Air Canada proposera un vol sans escale vers Phoenix au départ de Montréal. Durée: environ 5 heures et demi.
  • L’Arizona convient tout à fait aux voyages multigénérationnels.
  • Phoenix et les environs sont réputés pour être presque toujours ensoleillés. Pas pour rien qu’on l’affuble du surnom « Valley of the Sun» !
  • Selon Accuweather, en mars 2017, à Phoenix, la température la plus basse était de 8 degrés celcius et la plus élevée, de 34. La température grimpe plus on s’approche de l’été.
  • À Phoenix, l’hôtel Pointe Hilton Squaw Peek convient tout à fait aux familles. On y trouve des suites très confortables, des glissades d’eau, un parcours de mini-golf et même un décor de village sorti tout droit du Far West !

  • Nous avons aussi logé au Sheraton Mesa Hotel, à Wrigleyville West, face à un parc parfait pour les enfants et les joggers.
  • À moins de prendre part à des visites guidées, il m’apparaît nécessaire de louer une voiture pour profiter pleinement d’un séjour en Arizona. Le coût des taxis est exorbitant et ils se font très rares. On m’a expliqué que c’est à cause de l’extrême popularité d’Uber… Si nécessaire, demandez conseil au concierge de l’hôtel. Nous, on nous a référé à une compagnie indépendante qui s’est avérée exceptionnelle… mais pas du tout économique !
  • À consulter avant le départ et sur place : le Guide Ulysse Grand Canyon et Arizona.
  • J’ai vraiment adoré la visite avec Detours of the west. Le guide connaissait la région comme le fond de sa poche et s’est très bien adapté au groupe. Le minibus était ultra-confortable, ce qui nous a permis de faire la sieste au retour… Par contre, ma fille a trouvé le trajet plutôt long.
  • Vous aimez les bons viens westerns ?  Filez vers le sud pour découvrir Old Tucson, décor de cinéma construit en 1939 où des films mettant en vedette John Wayne et Clint Eastwood ont notamment été tournés.
  • Pour entendre ma chronique à l’émission Les Éclaireurs, par ici. Pour celle à Week-end Extra, au 98,5 FM, par là !
  • À lire également : ma chronique Voyage en Arizona, lieu de films mythiques, sur Avenues.ca.
Nous étions les invitées de Visit Arizona. Toutes les opinions émises dans ce texte sont 100 % les miennes.

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3 Commentaires

  • Répondre iclo 28 janvier 2018 - 23 h 48 min

    J’ai ressenti à peu près les mêmes choses en découvrant le Grand Canyon pour la première fois (depuis la terre, sans jamais l’avoir vu auparavant autrement qu’en photo/vidéo). La première idée qui m’ait traversé l’esprit : le traverser. À pieds. En kayak. Je ne sais pas. Est-ce que tu connais quelqu’un qui s’est déjà lancé dans ce genre d’aventure ?

    • Répondre Marie-Julie Gagnon 29 janvier 2018 - 7 h 24 min

      Il est possible de descendre dans le canyon. Une amie a fait une rando il y a quelques années. Elle dit que c’est particulièrement difficile, par contre…

  • Répondre Annabelle - Matante A 29 janvier 2018 - 21 h 23 min

    J’aime beaucoup le “pique-nique avec vue”! Décidément un endroit à ajouter à ma wish-list!

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