Réflexions

Drague et choc des cultures… pas si simple!

30 septembre 2013

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S’il y a un domaine où le choc culturel peut frapper fort, c’est bien dans celui de la séduction. Les Québécoises, des prédatrices? Les Iatinos, des baratineurs de première? Libres échanges sur les clichés de l’amour.

«La première fois que je me suis fait ouvertement draguer par une Québécoise, mon premier réflexe a été de regarder autour d’elle pour voir où étaient les copines avec qui elle avait fait le pari de venir m’accoster!» raconte Julien, d’origine française. Disons que quand tu n’as pas l’habitude de voir la fille faire le premier pas, ça surprend. J’étais plus habitué aux jeux de séduction français, le plus courant étant “je te suis, tu me fuis; je te fuis, tu me suis…”.»

Pour ses compatriotes de sexe féminin, la surprise est tout aussi grande. «Une Française venue au Québec m’a raconté s’être sentie moche à son arrivée, relate Paul, Québécois trentenaire exilé dans la Ville Lumière. Elle avait l’impression que les hommes ne la regardaient plus!»

Les hommes d’un bord­…

Vrai que les hommes d’ici sont très peu portés sur les jeux de regards. Est-ce à cause des Québécoises, ces chasseuses hors pair? Ou alors est-ce l’inverse? Les femmes auraient-elles développé leur côté prédateur en réaction à l’attitude plutôt tiède des Québécois?

Pour Louise Masson, consultante en étiquette professionnelle et sociale qui donne notamment un cours orienté vers l’international, peu importe que ce soit l’œuf ou la poule, chacun des sexes a bien du chemin à faire. «On ne sait pas converser au Québec. Le meilleur moyen d’aborder un homme ou une femme est le charme et non les charmes. Je trouve que les Québécois ont beaucoup à apprendre dans ce domaine. On est dans une société hybride. Il n’y a pas de “vrais hommes”, ni de “vraies femmes”.»

Femme de diplomate, Mme Masson a vécu tant en Europe qu’en Asie et en Afrique pendant près de 30 ans. Elle n’y va pas de main morte quand elle parle du mâle québécois. «Les hommes d’ici sont très différents des Européens et des latinos, par exemple. Ils ne sont pas sûrs d’eux du tout. Ils ne savent pas que le charme existe. Un homme est plus charmant quand il est séduisant que quand il est séducteur. Ça, c’est une grosse différence.» Elle ajoute: «Je les trouve ambitieux, dynamiques, mais ils n’ont pas toujours les méthodes. Nos hommes sont des adolescents.»

.. les femmes de l’autre

2129_51538361038_9621_nElle n’est pas plus tendre à l’égard des femmes. Elle se souvient de cette anecdote racontée par Serge Lama, qui avait trouvé une vingtaine de femmes devant sa chambre d’hôtel au lendemain d’un spectacle et qui avait alors déclaré que les Québécoises étaient «les plus affamées du monde». «Les femmes sont tellement frustrées, c’est pathétique, constate Mme Masson. Il y a énormément de solitude non-désirée ici.»

«Le plus grand choc que j’ai eu en revenant à Montréal, poursuit-elle, je l’ai vécu en rencontrant des filles que je trouvais très jolies, naturelles et spontanées. Je me suis rendue compte qu’elles disaient tout très vite.» Selon elle, on va beaucoup trop directement au but.

Dans la quarantaine, Amadou, Guinéen qui a vécu quelques mois au Québec, adopte une position radicale: «Une femme me fait la cour? Je fuis!» Il n’a d’ailleurs fréquenté que des étrangères lors de son passage dans la Belle Province.

Séduction 101

Comment alors agir avec le sexe opposé en voyage? «En Europe, une femme va suggérer qu’elle est disponible mais elle ne va pas aborder un homme», résume Mme Masson.

«Le concept de date est très Nord-Américain, note pour sa part Julien. Oui on sort avec la fille qu’on convoite en Europe et cela peut s’apparenter à une date, mais ce ne sera jamais déclaré comme tel entre les protagonistes car il y a toujours ce jeu du non-dit et de séduction, un peu comme si la fille te disait: “oui je vais aller quelque part avec toi, mais ne crois pas que tu vas l’avoir facile”. Alors qu’avec une date tu as plus la notion de: “OK, c’est sûr qu’il peut se passer quelque chose”.».

Isabelle s’étonne quant à elle encore des propositions de mariage reçues alors qu’elle effectuait un stage au Mali il y a une quinzaine d’années. «Je me suis notamment fait demander ma main par un chef de village: il voulait que je sois sa 4e femme! J’ai eu beaucoup de succès en Afrique… mais moins que ma collègue qui pesait 200 livres! Elle disait n’avoir jamais fait autant fureur auprès des hommes !»

Quant aux techniques d’approche, elles varient énormément d’un endroit à l’autre. L’auteure de ces lignes se souvient qu’un prétendant est venu demander la permission de lui parler au seul homme assis à la même table qu’elle dans un bar taïwanais, une coutume répandue à l’île de Formose.

Isabelle a pour sa part rapporté quelques perles de son séjour du Mali. «On m’a par exemple lancé: “Viens chez moi, on va danser sur le sol” ou encore “Viens, je vais te montrer le troisième pied…” (Rires).»

Note: ce reportage a d’abord été publié  sur Canoe.com en 2009.

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3 Commentaires

  • Répondre EnvieVoyages 2 octobre 2013 - 6 h 23 min

    Ton article m’a bien fait rire!

  • Répondre Les 20 billets les plus lus en 2015 - Taxi-Brousse 30 décembre 2015 - 18 h 19 min

    […] 15- Drague et choc des cultures… pas si simple! (Un vieux texte écrit en 2009 et republié ici en 2013!) […]

  • Répondre shiki 7 avril 2016 - 4 h 28 min

    vien je vais te montrer le 3 pied omg je suis plié

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