Livres Nomade sédentaire

Mes dernières lectures

2 avril 2011

Outre Derrière la neige et Je vous écris de mon camion, j’ai dévoré plusieurs bons bouquins ces derniers temps. Mes impressions, en vrac.

Le froid modifie la trajectoire des poissons (Pierre Szalowski, HMH): Voilà un roman que j’ai dégusté le sourire aux lèvres du début à la fin (avec quelques larmes dans les yeux à certains moments). Une authentique feel good story brillamment racontée. Oui, je suis (aussi) une indécrottable sentimentale. Je ne suis pas la seule puisque le livre a été traduit dans plusieurs langues et a remporté le Grand Prix de la relève littéraire Archambault 2009.

Cherchez la femme (Québec Amérique, 2011), collectif sous la direction d’India Desjardins: Bien sûr, mon opinion est un peu biaisée puisque j’y ai participé. Mais que de bonnes surprises dans ce collectif! La plus grande pour moi a probablement été l’histoire rocambolesque de Patrick Sénécal. N’étant absolument pas férue de romans d’horreur, je n’avais rien lu de lui auparavant. J’ai ri aux éclats à plusieurs reprises en découvrant Fammes. Idem pour Les plats New Life d’Alex Perron. J’ai aussi (BEAUCOUP!) apprécié les nouvelles de Sonia Sarfati, Caroline Allard, Isabelle Gaumont, Guy A. Lepage, Marie-Hélène Poitras et India Desjardins (je suis objective, là, hein).

Tout bouge autour de moi (Dany Laferrière, Mémoire d’encrier, 2010): Pour moi, il y a deux Dany Laferrière. Celui que j’ai découvert au début de la vingtaine, et celui qui m’a conquise avec Pays sans chapeau et L’énigme du retour. J’avais trouvé Comment faire l’amour avec un nègre amusant, à l’époque, mais sans plus. Ses derniers livres rejoignent mes préoccupations les plus profondes: le déracinement, la culture dans toute sa complexité, l’identité.

Dans Tout bouge autour de moi, j’ai par moment eu l’impression d’entrer dans la tête des Haïtiens. «Ma mère est toutes les vieilles femmes, écrit-il. Ma soeur, toutes les femmes. Mon neveu, tous les jeunes gens. Tout le monde vit la même tragédie. Plus d’individualité. Le séisme l’a mise en miettes.» Un livre essentiel, à mon avis. Ironiquement, j’en ai terminé la lecture quelques jours avant le séisme du Japon, même s’il traînait dans ma bibliothèque depuis sa sortie.

La concordance des temps (Evelyne de la Chenelière, Leméac, 2011): J’ai aimé un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout. Tout ça à la fois. Par moment, je touchais le ciel, à d’autres, je soupirais tant la confusion m’exaspérait. J’ai envie de vous citer des passages, mais il y en a trop qui mériteraient d’être relevés et ils ont besoin du reste du livre pour trouver tout leur sens. Pour frapper au bon endroit. Des phrases-trésors révélés par une plume vive. Un livre déroutant. Brillant. Agaçant. Enivrant. Tout ça et probablement beaucoup plus. La critique de Danielle Laurin dans Le Devoir rejoint mes impressions.

Amour et libertinage par les trentenaires d’aujour’hui (collectif dirigé par Claudia Larochelle et Elsa Pépin, 2011): Ce que j’aime des collectifs, c’est la possibilité de découvrir des plumes vers lesquelles on ne serait peut-être pas allé à prime abord. Oui, l’ensemble s’avère inégal. Mais c’est ce qui m’avait frappé avec Cherchez la femme: personne ne flanche pour la même nouvelle. Dans Amour et libertinage, j’ai eu un gros coup de coeur pour celle de Guillaume Corbeil, que je n’avais jamais lu (et dont je n’avais honnêtement jamais entendu parler). Je me jure de me procurer ses autres livres. J’ai aussi beaucoup aimé La licorne en short shorts rouges de Matthieu Simard et Je vous aime tous de Véronique Marcotte. Le personnage de Monogame en série, d’India Desjardins, m’a rappelé plusieurs de mes copines. Troublant.

Celle qui m’a le plus touchée est sans contredit Les mains d’Elena Ceausescu de Claudia Larochelle. On sent une réelle réflexion sur la passion et ses écueils. Une infinie profondeur. «C’est lorsque nous sommes morcelées, sur le point de nous dissoudre, que les hommes-bunker apparaissent, sortis de leur transparence, soudain moins beiges, chargés de promesses qu’ils savent tenir.»

Mention spéciale à J’aime (ta chatte) de Stéphane Dompierre, ne serait-ce que pour cette phrase: «Je me laisse faire, c’est doux, c’est bon, on pourrait presque voir les phéromones danser dans le soleil qui s’immisce dans le rideau.» Man, des larmes de cyprine tellement j’ai ri.

À lire également: Livres, je vous aimeÉloge de la fuite, Lettre à Kim Thuy, Des livres chez IGA, Préfaces, un nouveau blogue consacré aux auteurs, Quel guide de voyage choisir?, À propos du Manuel de l’anti-tourisme

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