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Eat, pray, love: le film est-il à la hauteur?

14 août 2010

J’avais tellement hâte de voir l’adaptation cinématographique d’Eat, pray, loveLa bande-annonce me faisait frissonner. Je m’imaginais ressentir à nouveau le tourbillon d’émotions provoqué par la lecture du bouquin d’Elizabeth Gilbert. Je «pré-pleurais», comme je le disais à la blague.

Eh ben non. J’aurais pu mettre du mascara avant d’aller le voir.

J’ai eu l’impression que Ryan Murphy n’était ni un grand gourmand, ni un grand voyageur. Plans de nourriture en Italie trop rapides,  peu d’images des pays magnifiques visités par la protagoniste (on s’arrête aux clichés, alors que dans le livre, on «ressent» ce qu’elle voit)… En fait, j’ai eu l’impression qu’il a surtout pris plaisir à filmer Julia.

C’est un autre hic, d’ailleurs. Ne vous méprenez pas: j’adore Julia Roberts. Elle est magnifique dans le film. Mais comme pour Brad Pitt, Tom Cruise et toutes ces mégastars hollywoodiennes, j’ai du mal à voir quelqu’un d’autre que l’acteur. Du mal à croire en leur personnage. Je vois Julia Roberts quand je la vois sur grand écran. Même si elle est excellente, elle n’est pas Elizabeth Gilbert. Impossible cependant de vous dire si le sentiment aurait été le même avec une actrice inconnue.

J’ai aussi trouvé la portion newyorkaise trop généreuse. J’aurais pris plus de Rome, de ashram et de Bali, et un peu moins de mise en contexte. La quête plutôt que le divorce et la relation qui l’a suivi. Mes passages favoris du livres ne sont pas tous dans le film. Certaines phrases sont si savoureuses! Je pense notamment aux «kilos les plus heureux» qu’elle a pris pendant son séjour italien et à «cette atmosphère de cocktail qu’elle ne peut s’empêcher de recréer autour d’elle peu importe où elle se trouve», après avoir tenté de devenir l’une de ces filles mystérieuses qu’elle a toujours admirées. On évoque trop rapidement des périodes charnières. Normal, me direz-vous, dans un condensé ciné. En effet. C’est pour cette raison que le vrai voyage se fait avec le livre.

Reste Javier. Incontournable Javier. Tellement Javier… On craque, bien sûr.

Oui, c’est un joli film. Ceux qui n’ont pas lu le bouquin l’aimeront sans doute (parenthèse pour dire que je suis généralement plutôt ouverte aux adaptations ciné, je suis rarement celle qui dit «le livre était meilleur», arrivant à nuancer mon discours). Il est vrai qu’il était impossible de montrer l’évolution d’une année de voyage en deux heures.

Mais je suis restée sur ma faim. Je n’ai pas détesté: j’ai seulement été moins interpellée que lors de la lecture du livre. Un peu prévisible. Et pourtant, j’aurais tant aimé ne pas avoir autant de bémols!

Sur le même sujet: mon billet sur le livre Mange, prie, aime.

MÀJ: Sylvie St-Jacques de La Presse n’est apparemment pas du même avis que moi! Mais contrairement à Marie-Eve Fournier de RueFrontenac.com, l’impeccable chevelure de Julia ne m’a pas trop dérangée. lol

À lire également : mon article sur les forfaits inspirés de Mange, prie, aime sur EnTransit.ca (MSN.ca).

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7 Commentaires

  • Répondre thetravelingirl 14 août 2010 - 9 h 10 min

    Ah non! Moi qui trépigne d’impatience à l’idée de le voir. Je suis à la moitié du livre que je dévore dès que j’ai un moment de libre. Et comme toi, la bande annonce m’avait touchée. Réponse dans quelques jours!

  • Répondre gabrielle 16 août 2010 - 19 h 44 min

    Bon… moi qui me mourait de voir des plans éternellement longs sur des assiettes de bouffe et des paysages à couper le souffle!

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 16 août 2010 - 20 h 15 min

    @Thetravelingirl: Et puis???
    @gabrielle: Il y a bel et bien des gros plans de bouffe. Mais ultra-rapides! Je suis sûre que ce Ryan Murphy est l’un de ces obsédés des régimes détox! lol Sérieusement, pour moi, le plaisir de manger est beaucoup plus sensuel. Je n’ai pas senti que le réalisateur partageait ma passion…

  • Répondre calliope27 17 août 2010 - 8 h 08 min

    Mince … Là, je suis embêtée. Je suis comme Gab’ et toi, je voulais du sensuel, de l’envie à voir manger Julia, des beaux paysages et de l’émotion. Même si Javier est là, je ne sais pas si je vais me laisser tenter par ce film finalement.

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 17 août 2010 - 8 h 19 min

    @calliope27: Ah mais oui! Il faut y aller quand même! Je ne regrette pas une seconde de l’avoir vu!

  • Répondre Marie l'urbaine 17 août 2010 - 23 h 00 min

    Bon, j’ai moins d’attentes, mais j’ai hâte de le louer tout de même (pas de sorties cinoche depuis un bout 🙂 ). En autant qu’il y ait la scène de la pizza à Naples !!! 🙂 (Pas vrai, y’a plein d’autres scènes que je veux voir !)
    En passant, j’ai le même problème avec les vedettes. Pendant tout le film Camille Claudel, je voyais Isabelle Adjani jouer Camille Claudel… Pfff.

  • Répondre Grande-Dame 30 août 2010 - 8 h 02 min

    Je n’ai pas lu ce livre qui a tant fait parler mais j’apprécie la lecture de ce billet, qui me donne envie de voir le film avec mon fils aîné pour une raison…particulière: mon fils m’en veut de l’avoir appelé Charles-Javier.

    Le Javier étant grandement sous-exploité, il n’y voit qu’un encombrement. Une copine ayant voyagé dans les pays latins a tenté de lui expliqué toute la beauté suave du “Raavieeer”, sans succès.

    Qui sait si un personnage -surtout s’il a du punch- ne réussirait pas là où nous avons échoué ?

    😉

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