Ciné

Gainsbourg (vie héroïque): un must!

31 mars 2010

Ne me cherchez pas vendredi après-midi: je retourne voir Gainsbourg, vie héroïque! Bien que j’aie eu la chance d’assister à l’un des visionnements de presse, j’attends avec impatience le moment de replonger dans les années Gainsbarre.

J’ai été complètement séduite par l’enfant, puis envoûtée par l’artiste en devenir que dépeint à sa manière bien personnelle l’auteur de bédé Joann Sfar. C’est probablement l’époque des débuts de l’homme à la tête de chou qui m’a procuré le plus de frissons. Revoir Bardot (sous les traits de l’incandescente Laetitia Casta) avant son dérapage animalier a quelque chose de (ré)jouissant (le «ré» étant facultatif selon le point de vue où l’on se place).

Je vous le dis: je frôlais l’extase les deux premiers tiers du film (la descente aux enfers n’est pas la partie la plus réussie, comme l’ont dit plusieurs avant moi). J’ai craqué pour fantaisie du réalisateur, pour cet espèce de double destructeur («La Gueule») autant que pour les petits détails, comme le chat de Juliette Gréco…

Ah! Et il y a le casting, bien sûr! Éric Elmosnino dégage le même espèce de magnétisme inexplicable que celui à qui il prête ses traits. Le nom de l’enfant qui se partage «la peau» de ce dernier, alors qu’on l’appelait toujours Lucien Ginsgurg, est aussi à retenir: Kacey Mottet-Klein. Je trouve d’ailleurs qu’on a pas assez souligné sa performance remarquable.

Selon ce que j’ai pu constater sur Twitter en lisant les «tweets» de quelques journalistes qui l’ont rencontrée, le charme fou d’Anna Mouglalis, qui joue la mystérieuse et sexy Juliette Greco (une artiste qui a marqué le début de la vingtaine – j’ai fait une fixation sur Je suis comme je suis après avoir vu Les aiguilles et l’opium de Robert Lepage, oeuvre qui m’a aussi profondément marquée – pourquoi ai-je arrêté d’aller voir ce genre de spectacle, d’ailleurs?…) semble opérer encore davantage en personne. 😉 Elle n’est pas la seule à crever l’écran: Laetitia Casta en Bardot, casting évident s’il en est un pour ce rôle, livre une performance sans faille. Même celle qui incarne la jeune Charlotte possède les mêmes grands yeux noirs profond que l’originale.

Quant à Lucy Gordon (la top-modèle dans Les Poupées russes, vous vous rappelez? Elle s’est enlevé la vie peu après le tournage du film…) en Jane Birkin, c’est peut-être parce que j’aime trop cette dernière et la trouve inimitable, mais il m’a fallu quelques minutes avant de vraiment l’apprécier. Oui, elle m’a eue, au final. N’oublions pas qu’on est dans l’évocation, pas dans l’imitation.

Bien que plusieurs aient décrié la scène de la rencontre de Gainsbarre avec la jeune France Gall (Sara Forestier), moi, elle m’a fait crouler de rire (je sais, c’est mal). Gros coup de coeur aussi pour celle où Gainsbourg «attend un taxi» avec Boris Vian (Philippe Katerine)… Je veux vivre dans ce film, et peut-être particulièrement dans cette scène, qui illustre pour moi parfaitement l’espèce de Paris délirant d’une autre époque que j’ai toujours un peu idéalisé (ex-aequo avec des poètes maudits)!

MÀJ 2 avril: J’ai revu le film cet après-midi et je réalise que j’avais oublié plusieurs détails. La scène du «taxi» avec Boris Vian m’a séduite autant que la première fois, mais il faut vraiment souligner la suivante, chez Vian, tout aussi savoureuse  (ainsi que celle du lendemain de veille… BONHEUR). Les parents de Gainsbourg – surtout son père – sont fantastiques (il faut voir la réaction de ce dernier quand il découvre que son fils fréquente Bardot).  Et que dire de l’arrivée de Brigitte Bardot! Je ne connais aucune fille qui ne voudrait pas être elle à ce moment précis (avec la musique, la crinière pis toutttte), et aucun mec qui ne voudrait pas être celui qu’elle va rencontrer. La scène est, de plus, hilarante! Je songe à retourner voir le film une troisième fois…

Ils ont parlé du film:

Marc-André Lussier, dans La Presse

Maxime Demers sur RueFrontenac.com

Catherine Beauchamp, Le tapis rose de Catherine

Normand Provencher, Le Soleil

Karl Fillion, Cinoche.com

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8 Commentaires

  • Répondre calliope27 31 mars 2010 - 22 h 49 min

    Je ne l’ai pas vu quand il est sorti en France, de peur que ce film soit dans l’imitation et je n’aurai pas aimé ça.Mais ta critique me donne envie d’aller le découvrir.
    Merci, parce que je serai peut être passer à côté d’un joli moment.
    Réponse vendredi …

    • Répondre calliope27 31 mars 2010 - 22 h 58 min

      Pardon pour les fautes. (Je viens de me relire, quelle honte !)

  • Répondre Annie Bacon 1 avril 2010 - 7 h 43 min

    Je suis une fan, non seulement de tous ces chanteurs (j’ai même un CD de Bardot, c’est tout dire!) , mais également de Sfar qui est un des principaux scénariste et dessinateur du renouveau de la bande dessinée européenne. Je pensais déjà y aller, et ta critique ne m’en a que plus convaincu encore!

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 1 avril 2010 - 9 h 07 min

    @calliope27: J’espère vraiment que tu aimeras!
    @Annie Bacon: Moi aussi j’ai un CD de Bardot… 😉 J’ai aussi les premiers succès de France Gall, ceux de Boris Vian etc! La trame sonore du début de ma vingtaine serait mi-frenchy, mi-grunge… lol Par contre, je ne connaissais pas Sfar et je suis totalement conquise par sa fantaisie!

  • Répondre Etolane 1 avril 2010 - 10 h 03 min

    Bon avec tout ça, tu me donnes trop envie d’aller le voir! J`aime ses débuts et j’ai toujours eu du mal avec sa fin. Son époque ultra alcolo fin fait partie de mon enfance et mon Dieu qu’il me faisait peur à l’époque! Et puis en vieillissant j’ai découvert la belle époque où sa voix était chaude et non pas éraillée. Comment lui résister…

  • Répondre Annie Bacon 1 avril 2010 - 10 h 09 min

    Moi aussi j’ai du “jeune” France Gall! Trop bon!

    Pour Joann Sfar, il est hyper prolifique! Tant au dessin qu’au scénario! Quelques suggestions pour le découvrir:
    Pour l’aventure: Donjon
    Pour lire avec ta fille: Sardine de l’espace
    Pour la réflexion: le chat du rabbin

    Bonne découverte!

  • Répondre Marie-Julie Gagnon 1 avril 2010 - 10 h 22 min

    @Annie Bacon: Cooool! Merci! 🙂

  • Répondre 55 films pour voyager par procuration - Taxi-Brousse 22 août 2015 - 10 h 26 min

    […] Pourquoi l’inclure dans une liste de films qui font voyager? Parce qu’on y découvre le Paris de Gainsbourg à différentes époques. D’ailleurs, Mission cinéma de la Mairie de Paris, qui a […]

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