Asie Boulot Fragments

Bollywood stories

28 mars 2008

– Il n’est pas question que je quitte Mumbay sans être allée à Film City*!

Le guide-acteur-raté qui nous accompagne, ma sœur et moi, me jette un regard condescendant du style «pour qui elle se prend celle-là?»

  Tout le monde veut y aller…

– Vous ne comprenez pas: je suis venue ici POUR ÇA!

 

Depuis des années, je rêve en effet d’assister live à une chorégraphie hyper-kitsch, comme celles dont je me délecte dans mes soirées bollyoodiennes. Des semaines que je tente de convaincre ma boss de la pertinence d’un reportage en Inde pour vivre CE moment (croyez-moi, il en faut de bons arguments pour persuader une directrice de magazine de mode de publier un reportage sur l’Inde!), que je courtise l’Office du tourisme indien afin que le magazine pour lequel je travaille soit du prochain voyage de presse, que je lis sur les mille et une astuces qui peuvent permettre à un étranger de se faufiler sur les plateaux de tournages… Mon fantasme ultime : jouer la potiche occidentale dans une méga-prduction (vous savez, celle qui se trouve «par hasard» là où une chorégraphie haute en couleur démarre?). Un tout petit 5 secondes de gloire bollywoodienne suffirait amplement à satisfaire la groupie en moi. Si près du but, je n’allais tout de même pas balayer mon rêve comme ça sous le tapis (même s’il volait)!

  Je vais voir ce que je peux faire, dit-il finalement.

 

Nous passons le reste du trajet à l’écouter raconter ses exploits «d’acteur» (figurant?). Je pourrais presque rejouer la scène dans laquelle il arrivait nez-à-nez avec un guépard tellement il le lésine sur aucun détail.

 

Voici d’ailleurs comment je le décrivais dans mon reportage:

Notre nouveau guide s’appelle Shyamal. Il est aussi acteur, avec tout ce que cela comporte comme cliché. Il est impec, malgré le fait que la ville semble sur le point de se diluer tellement il pleut. Il se meut comme s’il incarnait en permanence le beau gosse d’une méga-production: le menton un peu en l’air – mais pas trop –, la démarche assurée – mais pas trop –… Vous voyez le genre? Comme tout le monde ici, il rêve d’être une star. Il n’hésite pas à nous raconter ses anecdotes de tournage les plus croustillantes, incluant son face à face avec un guépard.

 

Je ne sais pas si c’est son désir d’acheter la paix ou celui de se faire voir par les réalisateurs en tournage, mais quelques heures plus tard, après plusieurs coups de fils, le bureau de tourisme nous apprend que notre demande est acceptée. You-pi-dou-dou-lay-lay!

 

Pendant les heures qui ont suivi, j’ai assisté, amusée, aux démonstrations de diva d’une actrice sur le déclin. Serré la main de l’acteur principal d’un film en tournage. Interviewé le réalisateur d’un long-métrage. J’étais exténué et le voyage tirait à sa fin, mais J’ÉTAIS À FILM CITY*!

 

Si j’ai eu mon cinq seconde de gloire? Oui. Et  non. J’ai bel et bien été dans l’œil d’une caméra indienne. Mais les chorégraphies se déroulaient sur une scène et mettaient en vedette des couples d’acteurs connus qui participaient à une espèce de version indienne du Match des étoiles. Moi, j’étais assise dans la salle, parmi le public de cette émission de télé, en compagnie de ma soeur (qui n’a toutefois pas eu le droit de prendre de photos sur ce plateau – elle s’est rattrapés par la suite). Pouet, pouet, pouet poueeeeet (bruit de balloune qui dégonfle)… N’empêche, J’ÉTAIS LÀ ! 🙂

 

Quelques photos-souvenirs (prises par ma super-soeur), en vrac…

 

 

Clapette

 

 

Un des tournages auquel nous avons assisté  

 

 La diva

L’actrice diva dont je parlais… 

 

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 La vedette du film en tournage 

 

Entrevue avec un réalisateur

Moi, en pleine entrevue avec le réalisateur…

(Crédit photos: Caroline Gagnon)  

 

* Pour ceux qui ne le savent pas, Film City, c’est un méga-studio: environ 200 hectares de forêt et de verdure, 40 lieux de tournage extérieurs, 18 studios totalisant 18 500 m2… Malade, hein? N’y entre toutefois pas qui veut: des gardiens de sécurité sont postés partout et on ne semble pas particulièrement aimer les curieux… Seuls moyens pour un voyageur d’y être accueilli: devenir figurant (mais encore faut-il que des tournages nécessitent l’embauche d’extras étrangers, ce qui n’était pas le cas lors de notre passage), ou connaître des gens bien placés. Quant aux journalistes qui veulent pénétrer dans ce « monde parallèle », ils ont besoin de beaucoup de détermination, de bons arguments, et un peu de chance…

P.S. : J’essaie de retrouver le mag pour scanner le reportage en question… 

P.P.S. : C’était en 2005… 

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