Asie

Vie de village au Cambodge

9 avril 2017
Après sept heures de chaloupe sur le Mékong et environ 45 minutes de tuk tuk, nous arrivons au village de Cheung Kok, où nous passerons deux nuits. La famille qui nous accueille ne parle ni anglais, ni français, mais leurs sourires sincères nous mettent tout de suite à l’aise. Maude et moi partagerons l’une des chambres, alors que Meng dormira dans la pièce commune.
Disons-le d’emblée : dormir chez l’habitant exige une grande capacité d’adaptation. La toilette se trouve à l’extérieur du bâtiment. À cette période de l’année, la température est difficilement supportable. Malgré le ventilateur qui se trouve au-dessus de notre lit, ne jamais avoir de véritable pause de la chaleur nous plonge dans une certaine léthargie. Quand le mercure frôle les 35-40 degrés, on rêve constamment d’une bonne douche ! Le hic ? Il n’y en a pas ici… On utilise un bol pour puiser l’eau qui se trouve à côté des toilettes.
Après la pluie diluvienne des heures suivant notre arrivée, l’odeur de l’eau est tout sauf invitante. Les lingettes humides nous seront d’un grand secours…
Le deuxième jour, une guide locale, Somalin alias Aline, nous fait découvrir le village. « Je peux prendre une photo ? » Peu importe où je me trouve sur la planète, j’ai l’habitude de demander aux gens avant de leur tirer le portrait. Aline rigole à chaque fois. « Nul besoin de demander ! lance-t-elle. N’importe où au village, vous pouvez. »

Notre sympathique hôtesse en pleine préparation du petit déjeuner

Il faut dire que les habitants de Cheung Kok ont l’habitude. En haute saison touristique, jusqu’à 200 touristes par mois viennent, comme nous, passer la nuit chez l’habitant. C’est l’ONG française Amica qui a mis en place différents projets pour permettre aux villageois de tirer un revenu. Coup de chance, nous n’apercevrons furtivement que trois autres touristes au village.
Parmi les formations reçues, l’artisanat est sans doute la plus visible. Un peu partout, on voit des femmes tisser. « On a dû leur réapprendre, dit Aline. Quand les Kmers Rouges étaient là, plus personne ne tissait. »
Le krama, foulard traditionnel cambodgien à carreaux, est maintenant souvent fait de manière industrielle. Les femmes du village ont réappris à le fabriquer. Symbole des années sombres – les Khmers Rouge le portaient – , les Cambodgiens se réapproprient ce foulard aux mille et une utilités. On s’en sert autant comme hamac que comme chapeau ou comme jupe.

L’une des tisserandes

Aline, notre guide, nous montre les différentes manières de porter le kram

À la boutique du village, on peut se procurer un krama ou d’autres vêtements et accessoires créés par les femmes du village. Sur les étiquettes, on peut lire le nom de l’artisane. Soixante-quinze pour cent du montant indiqué va dans les poches de cette dernière. Le dernier 25 % va à l’association, qui propose aussi le micro-crédit.
J’achète trois foulards, dont un krama, que je porte presque tout le temps depuis.

Nous montons ensuite à bord d’un autre tuk tuk pour aller visiter le marché de Kompong Chem, voir le plus long pont de bambou au monde, découvrir un temple et observer le bain des buffles. La visite du village aura, sans l’ombre d’un doute, été la plus captivante de cette journée bien remplie.

La vendeuse de mangues

Le plus long pont de bambou du monde

Des enfants sautent en bas du pont de bambou

Le voyage tire à sa fin. Demain, cap sur Phom Penh !

Ce voyage a été réalisé dans le cadre du Défi blogueurs de Village Monde, en collaboration avec la Fondation Air Canada.

Les billets et chroniques rédigés pendant et suite à ce voyage : Demain, je pars au CambodgeExploration solidaire au CambodgeUne île cambodgienne où arrêter le tempsUne journée sur le Mékong, Vie de Village au Cambodge, Phnom Penh, du passé au présent et Tourisme durable avec Village Monde.

Les vlogs tournés avec MCGlobetrotteuse sont sur Youtube.

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4 Commentaires

  • Répondre Annajo Janisz 14 avril 2017 - 18 h 27 min

    Merci pour ce joli récit « comme si on y était », Marie-Julie ^^

    Tu es comme moi pour les photos : je demande toujours avant de les prendre. Je trouve que c’est la moindre des politesses et selon certains pays, cela signifie même prendre une partie de l’âme du photographié alors… J’y vais prudemment.

    C’est très agréable quand même de pouvoir en prendre comme ça.

    Quelle superbe « grappe » de sourires tu nous offres dans ta série de photos !

    J’ai un ami qui a fait pas mal l’Asie du Sud-Est en vélo (c’est un « fou » de vélo) et qui m’a beaucoup parlé du Cambodge. Je n’y suis pas encore allée (ayant fait jusque-là la Malaisie, la Birmanie et la Thaïlande), et ta vidéo et ton article m’ont vraiment donné envie de découvrir ce pays.

    Je confirme pour les bébêtes (grenouilles ou autres) et pour les coqs qui s’en donnent à cœur joie et pas seulement le matin ^^ (on l’entend non stop du reste, dans la vidéo ^^) Sans parler des chiens !

    Mon premier orage « WTF » c’était en Thaïlande. Je rentrais avec mon pote en vélo et d’un coup, le ciel s’est assombri et on aurait que le ciel se déversait sur nos têtes. On ne voyait RIEN, ça grondait genre la fin du monde, et plein de vieilles tôles se sont même détachées et volaient partout au-dessus de nos têtes !!

    Quand nous sommes arrivés à la guesthouse, la gérante a explosé de rire en nous voyant trempés de la tête aux pieds, tout grelottants et hébétés ! C’est quelque-chose les orages, dans cette partie du monde.

    Merci beaucoup de m’avoir redonné envie de m’envoler loin, et pour longtemps ^^ Maintenant que mon blog est en ligne, je vais pouvoir le faire, sans retenue !

  • Répondre 12 heures à Séoul (et voler en classe Affaires !) - Taxi-Brousse 16 avril 2017 - 13 h 24 min

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